La même situation
conduit aux protestations des hospitaliers
devant la réduction drastique du nombre
de lits dans les hôpitaux, aux
protestations des enseignants devant le manque
d'effectifs pour faire face au nombre
d'élèves et de façon
générale au désengagement
de l'état dans tous les domaines.
Pour faire un brin
d'histoire contemporaine tout débuta dans
l'euphorie(!) du traité de Maastricht. On
scellait alors (de justesse) par un pacte (de
stabilité) les dépenses publiques
à la politique de réduction des
déficits publics. La dépense
publique devenait dès lors un coût
et cessait d'être un investissement. Le
dogme libéral entrait de plein pied dans
l'Eupope. Il ne la quitterait plus, et
jusqu'à ce jour les signataires,
aggravant leur cas par le Traité
d'Amsterdam, se liaient par une décision
politique de maîtrise des dépenses
publiques. Qui conduisent chez nous à
faire financer la loi Aubry par les gains de
productivité, par exemple.
La question du financement
de la RTT à Radio France et dans
l'audiovisuel public est posée au
gouvernement. Acceptera-t-il d'augmenter ce
budget au risque de déroger au dogme
maastrichien?
Si la RTT a été possible et
financée à Canal Plus et à
BFM grâce aux aides de l'Etat, c'est que
précisément ces entreprises sont
privées. Les dépenses qu'elles ont
occasionnées ne viennent pas augmenter
les déficits publics. On ne fera pas
l'économie d'une analyse politique du
blocage de la situation à Radio France.
En disant cela on est loin d'avoir tout dit.
Ceux qui votèrent "Oui" à
Maastricht s'en mordent peut-être les
doigts, mais la prochaine fois, on ne leur
vendra pas comme moderne une idée vieille
comme le monde: l'Europe n'est pas Maastricht.
Les grèvistes de
Radio France et de l'audiovisuel public doivent
maintenant savoir que RIEN ne leur sera
accordé en matière de financement
de la RTT sans un mouvement d'une ampleur et
d'une détermination totale qui
viendrait à contre courant d'une
politique budgétaire votée par
certains d'entre eux sans le savoir. Ce qui
aurait des allures de révolte populaire.
Avec les préparatifs de la
conférence de l'OMC à Seattle,
cela ferait un bon
échauffement.
|