UN CACHET, DEUX ASPIRINES...
Journal d'informations pour cachetiers effervescents
Octobre 1998
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d'octobre 98 :

La Société des Cachetiers n'est pas morte...

 

 

Les bonnes nouvelles !

 

 

Ecran Total : le coup de chaleur...

 

 

A re SPRO raf... effervescent!

La Société des Cachetiers n'est pas morte...

La société des Cachetiers des Radios Locales de Radio France ní est pas si mal en point que certains le souhaitent, et le disent.  Elle est tout simplement constituée de gens qui font de la Radio, et qui consacrent beaucoup de leur temps à cette activité.
Alors, quand donner de leur temps parait inutile, ils ne le donnent pas. Ni pour participer à des réunions parisiennes qui ne servent à rien, ni pour expliquer une ní ième fois pourquoi ils se battent, ni même pour tenter de négocier avec des gens qui ní ont aucune envie dí entamer quelque négociation  que ce soit. Alors, ils se contentent pour lí instant, de compter les points juridiques, dí affiner les prochaines actions à mener auprès des tribunaux, de contacter ici et là les possibles appuis à une action dí envergure.
Bref, et vous lí aurez compris, lassés par les réunion Tranxène dans les salles dortoirs du 3 eme étage de la maison de Radio France, ils sont un peu plus sur le terrain, dans les ministères, les journaux, chez leur député du coin, et tant pis si le linge sale ní est plus lavé en famille, ils ont bien compris quí en la matière, de famille,... ils ní en níavaient pas...encore.

Les Bonnes Nouvelles

On avait cette fois-ci plusieurs bonnes nouvelles à vous annoncer. On a donc décidé de les regrouper sous un seul chapitre pour faire plus joli... ... .... c'est pas tous les jours!

De meilleures conditions de diffusion

La société Radio France étant accusée par les opérateurs privés de mobiliser trop de fréquences et surtout de conserver des fréquences inexploitées, la Direction a dû créer au printemps dernier une mission chargée de faire le point sur les émetteurs dont la société dispose. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Radio France ne savait pas avec précision sur quel dispositif elle pouvait síappuyer pour diffuser ses programmes (les conditions techniques díexploitation de certains émetteurs étaient mal connues). Cette étude nía pas révélé de trésor caché, mais a permis de faire un bilan de santé de bon nombre díémetteurs. Un mieux. En plus, líéquipe (à 1ère vue très compétente) qui a été mobilisée sur cette étude reste définitivement en place pour continuer son travail et définir une stratégie de diffusion en relation avec les responsables des antennes de Radio France.
Cíest vrai que quelque fois, la concurrence a du bon!

Du bas comme du haut

Alors que nous ne cessons de dénoncer depuis quatre ans líaveuglement de Radio France en matière de programmes et líobsolète gestion du personnel sans jamais être entendus, nous avons trouvé ces derniers 6 mois un soutien inattendu de la part de personnalités beaucoup mieux placées pour être écoutées.

1- Le rapport Brun-Buisson, tout díabord, remis en février à Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication.
A la simple lecture des têtes de chapitre du rapport initialement consacré au Mouví (mais qui déborde largement sur le bilan des options stratégiques de líentreprise depuis plusieurs années), on comprend que M. Brun-Buisson ne va pas síéloigner beaucoup de ce que nous répétons... même si son rapport va plus en profondeur:
ìLíinsertion du Mouví dans le groupe Radio France couronne une stratégie plus accumulatrice quíordonnatriceî. En clair, RF accumule les programmes (à chaque Pdg, un nouveau programme!) sans définir díobjectif díensemble: Urgence, Sofia, Hector, FIP, Radio bleue, France Inter, France Info, le Mouví, les Locales, France Culture, France Musique...
Ou encore concernant le Mouví, ìLes destinées aléatoires du Mouvíî.  ìUne direction incertaine du conceptî. ìUne conception hasardeuseî, ìUne naissance décevanteî. ìUne couverture indigenteî... le défaut essentiel de ce rapport très enrichissant étant díadopter un point de vue assez parisien, plus indulgent à líégard des mauvais scores díaudience de certains programmes nationaux quíà líégard des mêmes scores insuffisants de certains programmes locaux.

2- La mission díexpertise du cabinet Sextant ensuite, dans le cadre des 35 heures. A líoccasion díune séance extraordinaire du Comité Central díEntreprise, le 21 juillet, ce cabinet  a rappelé quelles étaient les règles à respecter pour que líaménagement de la réduction du temps de travail (ARTT) soit une réussite:
- Eviter le syndrôme du tableur qui consiste à évaluer les coûts díune réorganisation du travail avant de prendre en compte la plus grande efficacité qui sera ainsi obtenue,
- Eviter les micros-marchandages catégories professionnelles par catégorie professionnelle.
- Ne pas laisser tomber la réflexion qui doit conduire à une meilleure gestion stratégique de líemploi et à trouver les moyens díaborder les nouvelles technologies.

... bref, tout ce que la Direction ne fait pas! La Direction a díailleurs semblé être tout à fait déstabilisée par ces concepts déconcertants!! Le cabinet díexpertise a abondé dans le sens de notre combat contre líusage abusif du CDD, insistant sur le fait que contrairement aux apparences, la précarité coûte cher à une entreprise, citant le problème ìrécurrentî des cachetiers à Radio France. Sextant intervient également auprès de sociétés comme Canal+ et RFO.

Un début de politique musicale

La chute díaudience du réseau des Locales était pressentie depuis plusieurs mois. Il est vrai que quand on avance pas, on recule!
Cette baisse des sondages aura au moins eu pour effet de pousser la Direction des Radios Locales à prendre des décisions. En matière de programmation musicale notamment. Il semble que Marie Myriam et autres Frédéric François aient aujourdíhui moins bonne presse auprès de la DRL quíauparavant et que la page soit définitivement tournée. La réussite de radios níappliquant pas ces directives de programmation ringuarde et la dégringolade de RF Provence dans les sondages semble avoir sonné le glas de líère ìPeter et Sloaneî et décidé la DRL a síengager enfin vers une programmation non éliste mais jeune, pleine de chanson française mais de qualité.
Reste à savoir líimpact, en terme díimage, que cette ìmodeî aura laissée sur un réseau qui ne bénéficie díaucune campagne de promotion díenvergure.
Ce revirement est en tout cas une très bonne nouvelle.

Ecran Total : le coup de chaleur...

Dans un numéro de juin de líhebdomadaire spécialisé ìEcran Totalî, Radio France annonçait recruter 25 animateurs pour ses locales pour des salaires ìnégociés de gré à gré, variant de 12 000 à 17 000 francs netî.
A force de mentir à tout le monde, en prenant volontairement en exemple les quelques cas les mieux rémunérés du réseau pour faire croire à des rémunérations confortables en Radio Locale, la Direction a fini par déraper jusque dans la presse. Résultat: des dizaines díappels díanimateurs à Paris comme à la Société des Cachetiers pour síindigner de ces affabulations.
Thierry Bourgeon expliqua en CCE que le journaliste avait confondu le net et le brut (Patrick Suquet, le journaliste en question, est lui-même salarié et nous a déclaré ìsavoir à peu près savoir faire la différenceî), avant que T.Bourgeon ne reconnaisse finalement quíil y avait eu une bévue.

Deux semaines plus tard, líhebdomadaire publiait une réponse de la Société des Cachetiers et du Supart sous le titre ìLa grève couve dans les Locales de Radio Franceî... et çà, ca níest pas une affabulation!

Préavis de grève à Radio France Pays Basque et Radio France Creuse

Le jour de la rentrée  (lundi 07 sept), le personnel de Radio France Pays Basque déclenchait une grève pour protester contre le manque de moyens mis à disposition de la station pour assurer correctement ses émissions et journaux en langue basque. Un problème ancien et déjà évoqué lors de la grève des cachetiers de 1994.

Le même jour devait démarrer une grève à RF Creuse à líinstigation des cachetiers. Mais le préavis aura permis à Thierry Bourgeon de freiner ce mouvement (qui nous aurait nous-même pris de court) et de négocier une rallonge de 45 000 francs du budget-cachets. Líéquipe des programmes, forte de sondages très favorables était venu quémander une augmentation ìau gré à gréî à sa direction pour síentendre dire que líenveloppe cachets ne permettait aucune négociation.
Les animateurs de RF Creuse, pour 5 díentre eux, ont décidé díentamer une action en requalification de leurs contrats.
Et dans le reste du réseau, la grève couve toujours...

 

A re SPRO raf... effervescent!

Lassés de taper dans les tibias des animateurs qui ne leur lustrent pas les Caterpilars, ils rêvaient de leur propre "Un cachet et deux aspirines" et d'une association qui soit en mesure de révéler leur esprit rebel, leur soif de liberté, leur amour du rock, leur incontestable sens artistique...
Trois ans après leurs animateurs, deux mois après leurs directeurs... les responsables des programmes des locaux (un local/ des locaux) ont réussi l'exploit de créer leur association: l'ARESPRORAF. Un nom beau comme un camion. Comme de l'art contemporain. Comme le salon de Jack Lang. Une expo à Beaubourg.
A puis RES puis PRO puis RAF. A comme association. RES comme responsables. Pro comme programmes. RAF comme... .... .... comme.... .... les brigades rouges?... Royal Air Force?... Radios locales de France?...
Dieu seul le sait! Dans ces circonstances, seul le beau prime.
A propos de prime, les responsables des programmes ont très vite adressé un courrier à Thierry Bourgeon, directeur des radios locales, pour lui faire savoir l'heureuse nouvelle. Ce courrier, daté du 26 mai, s'achevait par cette formule de politesse:

"Nous attendons dans les meilleurs délais des réponses précises sur l'ensemble de ces points (définition exacte de la profession de RP, mode de gestion des animateurs CDI, création díun poste d'adjoint au RP "pour faire face à la charge de travail de plus en plus lourde" (sic), augmentaion de 3000F du salaire mensuel hors négociation de gré à gré). Sans propositions de la direction avant le 1er juillet prochain, l'association des responsables de programmes envisagera une action formelle afin de faire aboutir les revendications ci-dessus exprimées".

Et avec tout ça, on est déjà fin septembre! (au fait, cíest quoi une action formelle?)


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