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Journal d'informations pour cachetiers effervescents
Janvier 1998
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Polis, mais surtout
polyvalents...
Extrait de la communication de la Société des Cachetiers des Radios Locales aux membres du groupe de travail-cachetiers.
Depuis la grève massive des cachetiers des Locales, en 1994, de nombreuses rencontres avec les organisations syndicales ont permis de mettre en lumière les conditions de travail réelles de ces collaborateurs.
Il est clair à présent pour chacun que les cachetiers des Locales se distinguent, par leurs attributions, leur travail quotidien, de leurs collègues et amis des chaînes nationales. Polyvalents, c'est-à-dire à la fois réalisateurs, présentateurs, reporters et quelquefois programmateurs de leur émission, leurs revenus sont ceux d'un employé habituel. Comme le précisent une très nette majorité de jugements, tant aux Prud'hommes qu'en Appel, leur activité constitue un emploi permanent à Radio France.
N'ayant pas obtenu de prise en compte de leur précarité, lucides quant au contexte budgétaire et politique s'appliquant aux Locales de Radio France, ils réclament une simple prise en compte de leur situation et une égalité de traitement. Seule la convention générale convient au respect de cette égalité, l'organisation de leur travail restant à définir dans ce cadre conventionnel, ce qui réclame un travail d'analyse et d'adaptation.
Les cachetiers que nous fédérons dénonceront toute convention collective ambigüe vis-à-vis du Code du Travail. Ils refuseront un "sous-CDI", "pseudo-CDD". Conscients du rôle essentiel qu'ils occupent dans la conception des programmes, ce qui constitue la vie même de l'entreprise, ils dénonceront toute disposition discriminatoire à leur égard. Ils rejetteront tout accord qui entâche ce principe d'égalité et n'hésiteront pas, comme ils l'ont déjà montré, à mener des actions en justice pour faire respecter ce principe.
Rappelons qu'aucun "star system" n'existe en Radio Locale, que les animateurs ont très peu l'occasion de proposer des concepts d'émission qui leurs sont propres mais qu'ils appliquent des directives définies par leur responsable des programmes, que les émissions ne portent très souvent pas de titre, que ces animateurs sont, pour la plupart, interchangeables sur la grille d'antenne. Si le renouvellement des programmes constitue un des soucis de Radio France, la Direction est incapable de présenter une étude qui mette en évidence le lien entre réussite d'une antenne locale et cadence de renouvellement de l'équipe de programme. Ce souci nous paraît clairement être un prétexte. Un prétexte qui évite à la Direction toute réflexion sur l'avenir de ces personnels. Au contraire, la Société des Cachetiers relève le succés d'antennes telles que RF Hérault, RF Puy-de-Dôme, RF Drôme, RF Creuse, RF Mayenne... dont les équipes sont expérimentées et connaissent particulièrement bien la région couverte. Le travail des Locales est un travail d'immersion, de proximité. Cette "expérience" de terrain est un facteur de réussite du réseau. Ce facteur n'interdit pas la mobilité... mais une mobilité raisonnée. Trop de radios sont victimes de politiques "de la terre brûlée", politiques systématiques menées par des responsables des programmes aux compétences incertaines.
Au regard de la détermination particulière des cachetiers des Locales et des nombreuses victoires remportées ces derniers mois, il est temps de construire l'avenir sur des bases acceptables pour tous. Sans effort de la part de la Direction, sans adhésion des cachetiers, le risque serait grand de retrouver très vite, face à nous, les mêmes blocages.