VERS UNE REPRISE
PROGRESSIVE DU
TRAVAIL
Les animateurs
en grève se sont prononcés
en majorité (70%) pour une fin
progressive de la grève, c'est
à dire pas brutalement lundi
à zéro heure. L'
intersyndicale rencontre à nouveau
la direction à 14h ce dimanche 6
décembre afin de négocier
les modalités de reprise du
travail.
MOBILISES ET
VIGILANTS
Samedi, le nombre de
grévistes avait encore
augmenté. Les animateurs fortement
mobilisés restent très
vigilants sur les différentes
interprétations et applications du
texte proposé. Rassurés en
partie seulement par le débat de
samedi soir avec leurs
négociateurs, ils quittent la
grève à regret, avec un
sentiment d'inachevé. Ils sont
aussi conscients que le chantier mis en
oeuvre est historique pour Radio France,
et que deux mois sont nécessaires
pour le construire. Difficile de faire
grève jusqu'à
l'aboutissement complet du futur statut.
LA PRIME
Posée hier
pendant la conférence, la question
du cachet exceptionnel a été
clarifiée. Il s'agit d'un cachet
unique de 3000 F pour un temps plein
modulé selon une échelle de
salaire. Plus tu gagnes, moins tu
touches...
DU QUOTIDIEN
A L'HEBDO
La lettre des
cachetiers devient hebdomadaire et
paraîtra le jeudi de chaque semaine
pendant toutes les négociations du
futur statut. Puis le site internet
remplacera progressivement les
fax...
|
70% POUR
le protocole d'accord de fin de
grève.
Toute la journée
de samedi les animateurs ont
échangé et discuté
largement le protocole d'accord de fin de
grève proposé par la
direction, l'intersyndicale et la SCRL. A
la première lecture, vendredi soir,
c'est le rejet. Le "flou" de l'accord sur
les points majeurs de leurs revendications
(avantages sociaux,
rémunération, durée
du travail), les incitent à
poursuivre la grève. Puis recevant
les explications de leurs
délégués, l'accord
est mieux compris; mais à midi
samedi de nombreuses stations disent
encore non. L'idée d'une
assemblée générale
fait son chemin. Faute de temps, elle aura
lieu par téléphone à
17h hier, samedi. Pendant près de
trois heures les cachetiers des 38
stations débattent de leur
avenir.
Chaque station tour
à tour pose ses questions. A
Belfort, on a peur de se faire rouler une
fois de plus: "Est-ce que la direction peu
revenir sur ses accords une fois la
grève levée ?" RF Creuse
s'inquiète de la
légitimité des
représentants de la direction:
"Vous avez négocié avec
l'ancienne équipe de Boyon". Manuel
Houssais le Président de la SCRL
est clair: "nous avons
négocié avec les
représentants du nouveau PDG". La
discussion est extrèmement
détaillée, la plupart des
questions porte sur les salaires et les
avantages sociaux. Les négociateurs
reconnaissent que le texte n'est pas
parfait mais qu'il représente une
avancée importante; il leur semble
difficile de construire en détail
le nouveau statut pendant la
grève...
|
UN PARCOURS SANS
FAUTE
A plus d'un titre cette
grève est exemplaire. La direction,
prise en tenaille entre un mouvement
puissant (plus de 85% de grèvistes)
et une pression juridique constante
(Hérault requalifié
mercredi) accepte pour la première
fois l'idée de l'intégration
des personnels d'antenne des radios
locales. L'union parfaite, la
détermination sans faille, la
maturité, le sérieux des
animateurs, la connaissance des dossiers
par leurs représentants et
l'intersyndicale font le reste. Enfin, une
plateforme de revendications claires et
précises, l'acharnement de
délégués unis, qui
négocient chaque jour, rendent
impossible toute esquive de la direction
comme en 1990 puis en 1994. Pour Jean-Luc
Changeux secrétaire de la SCRL "ce
mouvement n'a rien à voir avec le
joyeux bordel de 94". Mais le combat
continue, même si la grève
s'arrête. Tout reste encore à
construire dans les deux mois qui
viennent. A Bordeaux les animateurs
résument bien le sentiment
général: "Calendrier non
respecté, grève
assurée". L'esprit de grève
reste : "on est grèviste
jusqu'à la fin du calendrier" lance
un animateur.
BUGS DE GREVE
Les pressions de
l'encadrement ont largement pourri le
climat de ces deux derniers jours de
grève dans les locales. Nous
respecterons ici le devoir de
réserve vis à vis de
certains cadres qui ont largement franchi
la ligne blanche. Ils se reconnaitront.
Qu'ils sachent simplement que
désormais leur hiérarchie en
sera informée. A elle de juger et
de faire le ménage.
|